Les thérapies de conversion
Une thérapie de conversion est une pratique, un traitement ou un service qui vise à changer l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou l’expression de genre d’une personne.
Ce sont des moyens utilisés pour essayer de rendre une personne LGBTQ+ ou en questionnement exclusivement hétérosexuelle et cisgenre.
C’est-à-dire une intervention organisée envers une personne, qui vise soit à :
- modifier son orientation sexuelle pour la rendre hétérosexuelle;
- réprimer ou réduire son expression de genre pour qu’elle corresponde au sexe qui lui a été attribué à la naissance;
- réprimer ou réduire son identité de genre pour la rendre cisgenre;
- réprimer ou réduire toute attirance ou tout comportement sexuel non hétérosexuel.
Les thérapies de conversion peuvent prendre plusieurs formes pour essayer d’empêcher les personnes de la diversité sexuelle et de genre d’être ou de s’affirmer.
Voici des exemples :
Traitements hormonaux, service psychologique, thérapies par aversion, hypnose, camps de masculinité ou féminité, pratique spirituelle ou religieuse, périodes de jeûne, exorcisme.
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Elles peuvent causer des conséquences graves par les moyens qu’elles utilisent.
Comme entre autres :
- la perte de l’estime de soi;
- de l’anxiété, de la dépression, de l’isolement social;
- de la honte, de la culpabilité;
- des idées suicidaires;
- des symptômes de troubles post-traumatiques.
Toutefois, ce qui est légal sont les interventions qui aident une personne, dans sa démarche autonome d’affirmation, à l’exploration ou au développement de son identité personnelle.
Et ce, sans jugement ni pression et sans favoriser une orientation sexuelle, une identité de genre ou une expression de genre particulière à privilégier.
Par exemple, l’accompagnement psychosocial adéquat dans le cadre d’une transition de genre ou la prescription d’hormones par un médecin pour favoriser l’affirmation de genre d’une femme trans.
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Mais attention!
Les thérapies de conversion peuvent être présentées de façon subtile et insidieuse. Comme des pratiques tout à fait normales. Elles sont parfois difficiles à identifier, une façon de les reconnaitre est de questionner la motivation des interventions et vérifier si la personne qui offre la « thérapie » croit que les identités de genres hétérosexuelles et cisgenres sont uniquement acceptables ou non.
Au Canada, les thérapies de conversion sont des crimes depuis le 7 janvier 2022, peu importe l’âge de la personne qui subit la thérapie et peu importe si elle y consent ou pas.
En vertu du
Code criminel, une personne reconnue coupable peut être condamnée à une peine, comme une amende ou l’emprisonnement.
Jusqu’à 2 ans de prison :
- Tirer profit, directement ou indirectement, par exemple, une personne qui reçoit de l’argent pour référer des personnes à une thérapie.
- Faire de la publicité, de la promotion, par exemple, en ligne ou en distribuant des dépliants.
Jusqu’à 5 ans de prison :
- Faire suivre ou fournir une thérapie de conversion à une personne.
- Emmener un mineur dans un autre pays pour le soumettre à une thérapie de conversion même si c’est légal dans ce pays.
En Saskatchewan, il n’existe pas une loi provinciale spécifique contre les thérapies de conversion.
Cependant, à ce jour, les villes de Regina et de Saskatoon ont adopté des règlements municipaux, The Prohibited Businesses Bylaw, 2021. Ils ont comme objet d'interdire certaines entreprises et activités commerciales dans leur ville.
Ces règlements incluent l’interdiction de thérapies de conversion :
- L’offre ou la prestation de service de counseling ou des techniques de modification de comportement.
- Tout autre prétendu traitement, service, pratique ou l’offre ou la vente de produits.
Mais ne comprends pas ceux qui se rapportent à l’exploration et au développement d’une identité personnelle.
Le règlement de Saskatoon ajoute :
Pour des poursuites judiciaires, il est nécessaire d’avoir une preuve suffisante, soit :
- d’une transaction au sein de l’entreprise;
- qu’il y a eu publicité.
Une personne déclarée coupable, le tribunal peut, en plus d’autres sanctions, suspendre son permis pour une durée maximale de trois mois. Également, une personne sans permis ne pourra pas en faire demande durant cette même durée.
Une société, une organisation ou un associé d’une société de personnes qui ont autorisé, consenti, sanctionné ou participé à l’infraction sont déclarés coupables et passibles des peines prévues au règlement, qu’ils aient été poursuivis ou condamnés, ou les deux.
Les sanctions pour ces deux règlements municipaux :
Pour un individu : Une amende jusqu’à 10 000 $
Pour les cas de récidive, une autre amende maximum de 10 000 $ pour chaque jour d'infraction.
Pour une société : Une amende jusqu’à 25 000 $
Pour les cas de récidive, une autre amende maximum de 25 000 $ pour chaque jour d’'infraction.
La personne qui subit une thérapie de conversion ne commet pas un crime.
Elle est une victime, même si elle a suivi la thérapie volontairement.
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Si vous, ou une personne que vous connaissez, subit ou ressent des séquelles d’une thérapie de conversion, vous pouvez obtenir de l’aide :
À noter que, la terminologie et les acronymes associés à la diversité sexuelle et de genre sont en constante évolution.